Les Chineurs de Vins sévissent comme le Baygon sur les stéréotypes
qu'on entend traditionnellement le troisième jeudi de Novembre.
Jean Paul Brun c’est une des légendes du Beaujo. Installé il y a une quarantaine d’années dans cette région alors en crise, il a fait du petit domaine familial un des fers de lance du Beaujolais de qualité, reconnu en France et dans le monde entier. La où l’on aime le Gamay, vous avez de grandes chances d’y croiser l’une de ses quilles.
Son domaine c’est celui des Terres dorées, de la couleur du sol par chez lui, dans le sud du Beaujolais. Comme beaucoup dans le coin il a ensuite élargi sa gamme en achetant des parcelles sur les appellations plus au nord, et il produit un Morgon, du Brouilly, du Moulin à vent et du Fleurie. En tout, le domaine c’est rien de moins que 44 hectares, où l’on préfère cultiver biologiquement avec souffre et cuivre plutôt qu'aux produits phytosanitaires, sans pour autant courir derrière la certification. Mais aujourd’hui on est venu ici spécialement pour parler du Gamay primeur: le beaujolais nouveau !
Jean Paul Brun a des mots tendre pour le nouveau: un vin de copain comme il dit. Le sien est fruité, facile à boire, comme il doit l'être. Il ne bosse qu’avec des levures naturelles, pour faire ressortir le meilleur du fruit qu’offre le Gamay. Alors venez pas lui parler de goût de banane, trop souvent associé au Beaujolais nouveau!
Louis Clément David Beaupere (en plus d'avoir un nom imbitable..) fait parti de la nouvelle génération du Beaujolais. Les terres appartenait à sa famille mais comme personne n'était vigneron, elles étaient en métayage avant qu'il ne les reprennent. Le métayage c'est un bail agricole un peu différent de celui de ton appart, une sorte de location où le prix est au pourcentage de la récolte. Louis-Clément a voulu prendre le pari de cultiver, vinifier, embouteiller et commercialiser lui même les vins. A croire que les emmerdements, il aime ça. Un pari risqué dans une région parfois difficile à vendre malgré un excellent rapport qualité prix.
Après une autre carrière loin du vin, il s'est décidé à passer le cap. Il a repris des études d'agriculture à Lyon pour prendre possession du domaine en 2008 et produire 3 cuvées de Juliénas, du très bon gamay de garde. Du Beaujolais Nouveau, il n'en fait pas, car son domaine fait seulement 4 hectares, et il préfère produire ses crus, plus facile à valoriser. Par contre il aime vraiment ça, et attend tout les ans le 3ème jeudi de Novembre pour déguster ce que le Beaujolais fait de plus abordable.
Thierry Poincin c'est le taulier d'En Vrac, un bar à vin Parisien du 19ème spécialisé dans le vin nature. Caviste depuis plus de 20 ans, c'est un vrai passionné. Il a toujours eu à cœur de faire vivre des projets innovants en France ou ailleurs, comme sa plate-forme de stockage de vin nature à Hong Kong, lui permettant de vendre des vins à des professionnels et des particuliers en Asie.
Son dernier bébé, En Vrac, est un endroit à découvrir. En plus d'une belle sélection de bouteilles natures à emporter, ou consommer sur place, il propose une sélection de vins à la cuve qui changent tout les mois. Le principe est sympa: les clients peuvent venir remplir leurs propres bouteilles (ou payer 2 euros de consigne pour une bouteille à fermeture mécanique, celles avec le joint orange des conserves de ta grand mère). Bon plan car les prix sont vraiment abordables. À emporter, tu trouves des chouettes petits vins à moins de 5 euros la quille.
C'est donc avec Thierry qu'on a passé la soirée de lancement, avec un amoureux du Beaujolais Nouveau nature.